13 – Sociolinguistique, dialectologie et écologie des langues

Présidente : Carmen Alen Garabato (Université Paul Valéry – Montpellier 3)

Vice-président/coordonnateur : Gabriel Bergounioux (Université d’Orléans)

Autres membres du comité : Henri Boyer (Université Paul Valéry – Montpellier 3), Claudine Brohy (Université de Fribourg, Suisse), Romain Colonna (Université de Corse – Pasquale Paoli), Sabine Ehrhart (Université du Luxembourg), Christian Lagarde (Université de Perpignan – Via Domitia), Gudrun Ledegen (Université de Rennes 2), Marinette Matthey (Université Grenoble Alpes).

Présentation

La sociolinguistique est à concevoir comme la prise en compte, dans la linguistique, de la variation inhérente aux langues et à leurs emplois. Longtemps fondée sur une pratique philologique des textes et sur une analyse des auteurs qui sous-estimaient l’hétérogénéité des productions, la linguistique, confrontée à la description de langues à tradition orale, a dû établir des données finalisées en constituant des corpus représentatifs du savoir et des pratiques des locuteurs. Les enquêtes ont mis en évidence la grande diversité et variabilité des formes phonétiques, morphosyntaxiques ou lexicales. Elles ont rendu sensibles les différences qu’introduisent les genres du discours et l’imbrication des faits de langue et de culture. L’étude des dialectes et des créoles, des langues mixtes et des pidgins, et plus généralement la notation des langues à tradition orale dans des contextes où les relations d’échange étaient inégales ont transformé les représentations traditionnelles et les outils de description. Les réalités plurilingues des sociétés contemporaines comportent des nouveaux enjeux sociolinguistiques.

La sociolinguistique, dans son acception la plus large, participe à une compréhension des phénomènes qui, dans le temps, relèvent de la diachronie, dans l’espace, de la dialectologie, dans l’espace social de la sociologie du langage, dans les emplois de la pragmatique, de la théorie de la communication, voire de l’ethnométhodologie. Cependant, au lieu d’une conception qui raisonne en termes d’écarts les réalisations qui ne coïncident pas avec une image de la langue fixée par une écriture et des principes normatifs, elle conçoit la diversité interne (sociologie) et externe (écologie des langues) comme étant au principe même de leur analyse, précédant les réductions opérées pour en sélectionner une forme stabilisée à des fins de transcription ou d’étude.

Dès lors que l’oral a prévalu sur l’écrit, que les langues vivantes ont supplanté les langues mortes, que les effets omniprésents du contact des langues ont ruiné le mythe de leur pureté, les circonstances de leur usage ont été mises en avant et, en même temps, des outils d’analyse efficaces ont été développés. La sociolinguistique est devenue le lieu d’un débat avec des disciplines qui, dans leur domaine, se trouvaient confrontées aux mêmes phénomènes.

En linguistique, le français, par l’importance de sa diffusion internationale et les flux migratoires dans son aire d’expansion, par son horizon de rétrospection, son observation attentive des effets du changement linguistique et la grande diversité de ses variations, par sa créolisation et sa présence sur les nouveaux canaux de communication, le français, donc, représente un terrain d’observation privilégié, un champ d’expérimentation pour les théories contemporaines. La tradition sociolinguistique du français l’a illustré qui ne demande qu’à poursuivre son déploiement dans la session «Sociolinguistique, dialectologie et écologie des langues».

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